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Une rencontre Brésilienne

Auteur: Sanae

 

Chapitre 3 :  Une rencontre inattendue

 

Voilà un quart d’heure que nous nous sommes assis sur ce banc, dans ce parc. Santana ne disait rien, il attendait simplement, il attendait que mes larmes cessent de couler. Quel étrange garçon… Il semble si froid et si distant, mais le fait qu’il se tienne là près de moi me pousse à penser le contraire. J’arrête enfin de pleurer, et respire un bon coup.

-          Tu t’es calmée ?

-          Oui, ça va mieux, rien de tel que de se laisser aller de temps en temps.

 

Il ne semble pas comprendre mon humour suite à ma réponse, il me regardait bizarrement. Il se lève, jongle quelques instants avec son ballon, et me tourne le dos, comme s’il s’apprêtait à partir.

-          Bon, sur ce, salut ! me dit-il en faisant un simple signe de la main, sans même se retourner vers moi.

-          Salut… et merci encore…

 

C’est tout ce que j’ai été capable de lui dire. C’est normal qu’il veuille repartir, il n’allait pas rester avec moi indéfiniment. Je suis quand même un peu déçue qu’il parte maintenant… Ne pouvant le retenir, je me rassois sur le banc, le regard dans le vague. Après tout, que pouvais-je bien faire d’autre ? Je ne pouvais pas retourner auprès de Tsubasa, et j’ai raté mon avion… Je n’ai plus assez d’argent pour me payer un autre billet, qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire ? Je ne veux vraiment pas demander de l’aide à Tsubasa…

 

-          Tu comptes rester plantée là encore longtemps ?

-          Hein ? Santana ? dis-je étonnée, je ne l’avais pas vu revenir sur ses pas.

-          Oui, le seul ! Alors, tu comptes camper ici ?

-          Je n’ai même plus envie de lui faire ravaler son arrogance… Je n’ai nul part où aller…

-          Et si tu réglais tes problèmes avec Tsubasa ?

-          Je ne peux pas !! Je ne peux plus le voir !!

-          Tu m’agaces avec tes histoires, allez, viens avec moi !

 

Je n’ai pas le temps de répliquer, qu’il me saisit sèchement par le bras, me traînant je ne sais où. Mes « tu me fais mal, lâche-moi ! » ne lui font aucun effet. Mais où compte-t-il m’emmener comme ça ?  Je le trouve bien entreprenant tout à coup. J’aperçois le Stade de Sao Paulo devant nous au loin, m’emmène-t-il voir Tsubasa ? Il n’en est pas question ! Santana s’arrête soudain, je me cogne contre son dos, surprise par son arrêt quelque peu subit.

-          Tiens, ça tombe bien…

 

Je ne comprenais pas pourquoi il disait ça, je m’aventure à regarder ce que cache son dos, pour y trouver… TSUBASA ?!

-          Santana ? Sanae ?  Je sens déjà mes jambes tremblée au son de sa voix… Non, je ne veux pas le voir, pas maintenant, c’est trop tôt…

-          Tsubasa, justement, c’est toi qu’on allait voir, se contente de dire le joueur brésilien.

 

Je le vois s’approcher de nous… mon sang ne fait qu’un tour, je m’accroche alors au bras de Santana, et essaie de me cacher derrière lui.

-          N’approche pas !

-          Mais, Sanae… enfin… tente-t-il en tendant une main vers moi.

-          Attends un peu… dit Santana, en repoussant sèchement la main que tendait son rival. Peut être avait-il senti que je tremblais à mesure que le capitaine nippon s’approchait de moi… Je ne sais pas, mais quoi qu’il en soit, une fois encore, Santana venait de m’aider…

-          Ne t’approche pas de moi… Tsubasa… je suis fatiguée… fatiguée d’attendre que tu veuilles bien me regarder comme une femme, que tu veuilles bien daigner détourner ton regard et ton cœur du football, ne serait-ce qu’un instant…

 

Sur ces mots, je sens à nouveau mes yeux se gonfler sous la pression de mes larmes qui ne demandent qu’à sortir. Je relâche le bras de Santana, je veux fuir cet endroit, cet espace où se trouve Tsubasa… C’est fini… je suis fatiguée de cet amour à sens unique… Je me retourne, sans même lui adresser un dernier regard. Mais il me retient, il prend ma main et me supplie de l’écouter. Je ne me retourne pas, j’ai peur de céder… Il m’oblige à le regarder, ces yeux… ces yeux affichent de la pitié… peut-être pas de la pitié… mais ce n’est pas de l’amour… Quand j’y repense… il ne m’a jamais regardé avec ces yeux plein de passion comme lorsqu’il joue au foot… je n’ai jamais eu droit à ce regard… alors que je n’ai regardé que lui pendant toutes ces années.

-          Je t’en prie, écoute-moi Sanae…

Je n’ai pas pu en entendre davantage, mon réflexe a été immédiat, la seule chose que j’ai pu entendre a été le claquement de ma main sur son visage. Je le vois lâcher ma main, pour toucher sa joue, encore rouge. Il me regarde avec étonnement… Oui Tsubasa, la petite fille dont tu étais l’idole, pour qui tu était le seul, le plus important à ses yeux, est morte avec le son de cette claque…

Je me retourne à nouveau pour reprendre ma route, je ne veux plus fuir, je n’ai plus besoin de courir. Je sais qu’il ne cherchera même pas à essayer de me rattraper. Tout est fini…

 

***

 

La scène à laquelle je venais d’assister était vraiment une première pour moi. Je crois que c’est ce que tout le monde appelle « se faire larguer ». J’en avais un exemple en direct, en la personne de Tsubasa. Je ne suis intervenu à aucun moment, ce n’est pas mon rôle. Du moins, c’est ce que je pensais. Je n’ai quand même pas pu m’empêcher de retenir Tsubasa quand j’ai senti Nakazawa trembler collée contre mon dos… et quand il a essayé de la rattraper une dernière fois…

-          Tu ne crois pas que tu en as assez fait ?

C’est tout ce que je lui ai dit, en le retenant, d’une main sur son épaule, alors qu’il s’apprêtait à poursuivre Nakazawa. Ensuite, je me suis mis à courir pour la rattraper…

 

 

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