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Une rencontre Brésilienne
Auteur: Sanae
Chapitre 1 : Une prise de
conscience tardive
Bien sûr, j’étais
si contente de le revoir… même pour un après-midi… Après tout, cela
faisait trois ans que je ne l’avais pas revu… depuis qu’il était parti
pour le Brésil. Les appels téléphoniques, les lettres… tout cela semblait
lui suffire, mais pas à moi. Je voulais le revoir à tout prix. C’est pour ça
que j’ai travaillé dur pour pouvoir me payer ce voyage organisé au Brésil.
Il n’avait même pas daigné me prévenir de son changement d’adresse. Je
l’ai attendu des heures, assise sur un banc du Stade de Sao Paulo, et lui, il
s’amusait au ballon avec un ami.
Ma première réaction,
à sa vue, a été de me précipiter dans ses bras. J’avais réussi au moins
dans une chose : la surprise. Il affichait une telle tête qu’en y
repensant à présent j’en souris. Mais cette question… question idiote…
« Qu’est-ce que tu fais ici ? », quelle question ! Ne
connaissait-il donc pas la réponse pour avoir besoin de la poser ? Tout de
suite après, il s’est mis à me parler de foot… toujours de foot… je ne
peux donc pas rivaliser avec ce ballon qui me l’accapare tant ?
« Il suffit que je sois près de Tsubasa pour me sentir bien…
Tsubasa est mon énergie », je me suis répétée cette pensée tellement
de fois alors qu’il me parlait de sa véritable passion… je me le répétais
comme pour me convaincre que je n’étais pas venue ici pour rien.
Il m’a
raccompagné à l’aéroport, mais je ne veux pas rentrer… j’aimerais
tellement rester ici avec lui… il suffirait qu’il me le demande… Mais je
le vois se retourner et quitter les lieux… Il n’attend même pas que je
prenne place dans l’avion. Est-ce tout ce que je représente à ses yeux ?
Il me traite plus comme on traite une amie d’enfance, mais pas comme une
petite amie. Il disparaît peu à peu de mon champs de vision… et je crois
qu’il disparaît en même temps, peu à peu, de mon cœur… Je l’aime, ça,
ça ne change pas… mais je ne supporte plus cette situation… Combien de
temps encore devrais-je attendre pour qu’il m’accorde autant d’importance
qu’il n’en accorde à ce maudit ballon ?! Le football nous avait réuni,
mais il était aussi entrain de nous séparer. Je le savais… depuis le début…
Tsubasa est lié au football… mais je pensais pouvoir trouver une place dans
son cœur… mais le ballon a déjà pris une trop grande place, je ne peux plus
m’y immiscer.
Je me dirige
vers la sortie la plus proche… je ne veux pas rentrer au Japon… je
n’entends plus le brouhaha des gens autour de moi… C’est le vide
complet… mes jambes bougent toutes seules… je ne veux plus penser à rien…
Où mes jambes me conduisent-elles ? Je n’en sais rien… je n’ai aucun
attache ici, à part « lui ». « Lui »… je ne peux pas
retourner vers lui… pourquoi le ferai-je ? Pour qu’il me dise aussitôt
que je vais rater mon avion ? Non… j’en ai assez d’être sans cesse
à la deuxième place… derrière ma rivale de toujours, la balle.
Je crois que je
suis dehors… dans la rue… je ne sais pas où je suis… je m’en fiche
d’ailleurs. Il pleut à grosses gouttes, et je suis complètement trempée,
mais je n’ai pas froid… peut-être parce que mon cœur est déjà glacé…
J’ai l’impression d’être seule dans cette rue… je n’entends rien, ni
les voix des passants, ni les grincements des pneus des voitures. Je suis
seule… seule dans un lieu qui m’est totalement inconnu… seule dans un lieu
où j’espérais entendre encore une fois ces mots de la bouche de celui que
j’aime… Il ne me les a dit qu’une fois…
Quoi ? Il
me semble entendre quelqu’un crier… je relève un peu la tête mais mes yeux
refusent de voir… Un bruit effroyable me sort de ma torpeur, je me retourne
vers ce bruit, il s’agit d’une voiture freinant et fonçant droit sur moi…
je suis pétrifiée sur place. Je sens quelque chose me frapper violemment au
ventre, la puissance est telle qu’elle me projette quelques mètres plus loin,
hors de danger.
Je mets
quelques instants à reprendre mes esprits, le choc a été plutôt violent. Mon
ventre me fait atrocement souffrir, d’ailleurs, qu’est-ce qui pouvait
m’avoir percutée de la sorte ? Je commençais à regarder autour de moi
pour trouver l’objet susceptible de m’avoir touchée, mais un jeune homme
s’approche de moi et me tends la main pour m’aider à me relever.
-
Estas bem ? (Trad : Tu vas
bien ?)
-
Ca ressemble à du portugais… bien sûr,
quelle idiote, je suis au Brésil ! Je suis désolée, je
ne parle pas portugais… j’essaie de m’exprimer tant bien que mal en
anglais, en espérant que mon interlocuteur me comprenne.
-
Je te demande si tu vas bien… dit-il
en anglais, d’un ton plutôt monotone.
-
Je vais bien, merci… mais que
m’est-il arrivé ?
-
Tu traversais sans regarder, tu as manqué
de te faire renverser par cette voiture, alors j’ai shooté sur toi pour t’éloigner.
J’ai bien
entendu shooté ? Je regarde autour de moi, et j’aperçois un ballon…
encore et toujours le football… Il m’a sauvé avec un ballon de football ?
Ca c’est la meilleure ! Toujours assise sur le trottoir, je saisis cet
objet et le regarde avec haine. Puis, je regarde à nouveau mon soi-disant
sauveur.
-
Tu as shooté sur moi avec ce ballon ?
-
C’est ce que je viens de dire…
dit-il comme si je l’ennuyais.
-
Non mais je rêve ? Ca c’est la
meilleure ! Comment as-tu osé faire ça ?! lui dis-je en jetant le
ballon vers lui. Mais, sans trop de surprise, il réceptionne avec le torse, et
le ballon retombe gentiment à ses pieds.
-
T’es bien culottée , toi, dit-il
simplement. Je le vois se retourner, ballon au pied, et repartir comme si de
rien n’était, comme Tsubasa quelques heures plutôt…
-
Hey !! Attends, je ne te permets
pas de dire…
Je me lève
pour le rattraper mais cette douleur lancinante au ventre est si forte que je
perds l’équilibre et retombe aussitôt. Il me regarde du coin de l’œil, et
se décide enfin à revenir vers moi. Je l’entends soupirer, et voilà qu’il
me soulève et me prend dans ses bras !
-
Hein ? mais qu’est-ce que… ?
-
Je t’emmène à l’hôpital, tu ne
vas pas rester là à créer un embouteillage.
-
Grrr… mais quelle insolence !!!
D’accord, il m’a sauvé mais quand même ! Dis moi, quel est ton
nom ?
-
A quoi ça t’avancerait de le connaître ?
-
Mais qu’il m’agace… J’aimerais savoir le nom de celui à qui je dois la vie c’est
tout !
-
Je m’appelle Carlos Santana, et tu ne
me dois rien du tout.
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