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 Le champs des rêves

Auteurs originiaux : Saki et Aya

Traductrice de l’italien en français : Kari

XXIV : Se retrouver

Elle était inconsciente. Elle qui n’était pratiquement jamais sortie du centre de réhabilitation jusqu’à maintenant se trouvait dans un autobus.

Les mots de Stefan résonnaient encore dans son oreille.

- Je n’arrive pas à comprendre que Sanae ne connaisse pas sa famille. Je suis sûr que ça lui serait utile pour récupérer ce dont elle doit se rappeller…

- Non.

La voix de la femme était froide et métallique.

- Elle ne les connaissait pas avant et je ne vois pas comme ça pourrait lui être utile de les connaître maintenant.

Stefan respira longuement pour récupérer son calme. Cette femme mettait à dur épreuve sa maîtrise de soi.

- Ils pourraient lui parler de son père... l'aider à se construire de nouveaux souvenirs... à sentir de nouveau la chaleur d'une famille !

- Insinuez-vous que ma présence n'est pas suffisante pour ma fille ?

- Ce n’est pas ça...

-Et de toute façon j’y avais déjà penser.

Stefan fixa la femme sans comprendre.

- Même si je pensais pouvoir lui fair connaître la famille de son père, je les ai contactés.

La femme fit une pause avant de continuer.

- Malheureuseument j'ai découvert que ces personnes ont décidé d’oublier la mémoire de mon mari alors pour la transmettre à Sanae !

- Mais qu'est-ce que ça signifie ? !

Stefan sentit que sa patience avait atteint ses limites.

- La soeur de mon mari a divorcé, chose qui était prévisible vu qu’elle avait épousé un footballeur. Je n'avais jamais approuvé ce mariage, mais même divorcer... après avoir mis au monde deux enfants ! Au Japon cette femme aurait été expulsée de sa maison ! Et comme ça ne suffisait pas elle a laissé son fils suivre les traces de son père en ruinant sa vie ! Mon mari se retournera dans sa tombe face ç cette désagrégation de la famille !

Stefan ne savait pas s’il devait rire ou pleurer.

- Mais qu'elle importance ? ! Nous ne sommes plus au Moyen âge ! D'accord son beau-frère a divorcé et son neveu est un footballeur... ce ne sont pas des criminels ! Parfois il me semble que vous préférez conserver les apparences plutôt que de faire du bien à votre fille ! Qu’il y a-t-il dans son passé de si important à cacher ? Pourquoi ne voulez-vous pas que Sanae retrouve ses souvenirs ?!

Les yeux d'Akiko étaient devenus comme des fentes, son regard était devenu indéchiffrable. Stefan eut la certitude d’avoir trop poussé.

- Ecoutez moi attentivement docteur Lindeman.

La voix de la femme vibrait l’air.

- Si seulement j'apprends qu'on a parlé avec ma fille de la famille de mon mari j’assure qu'elle ne reverra jamais plus ma fille. Il me semble que Sanae est encore sous ma tutelle et je peux toujours décider que sa permanence dans cet hôpital n'est plus nécessaire...

Stefan perçut d'un trait toute son impuissance.

- Pour combien de temps croyez-vous pouvoir le lui cacher ? Les Schneider sont célèbre ici à Hamburg... Karl est beaucoup suivi par des garçons de l'âge de Sanae...

La femme rit sarcastiquement.

- Elle oublie que le nom de Sanae est Schwartz et pas Schneider. Je ne vois pas de quelle manière Sanae puisse comprendre cette parenté et je suis sûre que pour le bien de tout le monde, personne ne devra l’en informer.

Stefan n'avait pas trahi la mère, mais Sanae n'avait pas employé beaucoup de moyens pour ramasser des informations sur son cousin. Les Schneider étaient vraiment très célèbres à Hamburg et en cet après-midi le grand Karl Heinz Schneider se serait entraîné aux portes ouvertes dans le petit stade du Hamburg College. Ca pouvait être son unique occasion de le rencontrer et Sanae ne voulait pas la gâcher.

Sanae laissa traîner la foule en cherchant de s'orienter, mais vite les hurlements qui provenaient du stade couvrirent chaque autre son. La fille sentit que la panique s'emparait de son corps. Ses jambes semblaient lourdes comme des pierres, pendant qu'elle sentait son coeur battre rapidement dans sa poitrine. Le noir l'entourait et les corps désordonés continuaient à la heurter. Elle sentit le désir irrésistible de hurler.

- C’est le Keiser !

- C’est Schneider vite !

- Karl une photo s'il vous plait !

Il était là ! Elle l'avait trouvé ! Elle laissa la ruée de gamins hurlants la traîner vers le garçon, mais ne réussissait pas à comprendre où il se trouvait exactement. Instinctivement elle allonga un bras en cherchant à s'imposer entre ces corps embrouillés, mais c’était comme se trouver dans une fosse de serpents hurlant autour d' elle et risquant de l’étouffer.

- K -k-karl... Karl ! Karl !

Karl Heinz Schneider cherchait seulement à trouver le meilleur moyen pour échapper à la foule d’admirateurs qui l'assiégeaient régulièrement hors du stade.

Il n'avait jamais été un type à foule et détestait prendre photo avec des gens dont il ne savait même pas le nom. D'habitude il réussissait à s’échapper rapidement en glissant agilement entre les bras tendus vers lui, mais ce jour-là quelque chose l'avait retenu.

Une voix entre les autres. Fébrile comme un souffle de vent, mais vibrant d'éspoir et de désespoir. C’était comme entendre prononcer son nom pour la première fois. Il chercha cette voix entre les visages des inconnus qui l'entouraient. Un visage oriental, aux liquides yeux noirs pleins de questions, une main qui chercher un soutien.

Karl se fit de espace dans la foule et serra cette main ambrée en la traînant vers lui.

Il tressa solidement ses doigts avec ceux de la fille qu’il avait aimé d'abord avant de commencer à apprécier les filles. Ca ne pouvait être qu'elle, maintenant il en était certain.

- Sanae !

La fille sentit son coeur s’accélérer. Son nom... il connaissait son nom ! Elle n'avait pas réussi à se sentir liée à ce nom... elle n’avait jamais eu la sensation qu’il était le sien... mais maintenant...

Elle sentit les larmes coulés de ses yeux pleins de stupeur.

- Sanae... c’est toi Sanae, n’est-ce pas?

Elle se mis tout contre la poirine du garçon en sanglotant.

- Oui... oui ! Je suis Sanae... je suis Sanae !

Les yeux de la fille étaient pleins de larmes et de joie.

- J'ai... j ‘avais de la peur de ne pas te trouver... je ne savais pas comme... je croyais que tu ne m'aurais pas reconnue et je... je n'aurais jamais pu te reconnaître...

Un éclair de douleur traversa le regard de Karl pendant qu'il réalisait comme il aurait du le comprendre en observant les mouvements incertains et les yeux vides de la fille.

- Tu es...

Sanae leva son visage qui laisser des traces sur ses joues rougies.

- Je suis heureuse de te rencontrer

* * *

Il avait insisté pour l'accompagner au centre de réhabilitation. C’était bien de sentir quelqu’un avec elle, lui traçant un chemin sûr.

- Ecoute Sanae.

Le garçon s’était arrêter à l’improviste.

- Je sais que je ne suis personne pour toi…je n’ai jamais été…

- Karl ...

Le garçon lui serra la main.

- Non, laisse moi finir... je n’arrive pas à imaginer combien tu as du souffrir après la mort de mon oncle... de ton père je veux dire...

Sanae sentit que ses forces l'abandonnaient de nouveau. Elle ne réussissait pas à retenir ses larmes.

- Savoir qu'il m'a beaucoup aimé... et ne pas réussir à me rappeller de lui, dans mon cœur c’est si... douloureux.

Sanae sentit le bras du garçon lui entourait les épaules, ses doigts entre les cheveux. Son visage était si près qu'elle pouvait sentir son souffle sur son front.

Karl ferma les yeux. Combien de fois avait-il observé ce visage en photographie en rêvant... et maintenant elle était là devant lui, comme si son rêve d'enfant était devenu réalité. Il lui caressa le visage et sécha ses larmes et en lui parlant avec une douceur dont il ne se serait jamais crut capable.

- Je te promets que je te ferai rappeler de chaque chose...

Sanae laissa les hoquets heurter sa poitrine, pendant l’étreinte de Karl.

Elle avait vu son père dans les paroles de Karl.

 

* * *

- Et même aujourd'hui j'ai fini !

Candance restait seule jusqu’à tard dans l’ après-midi.

- Caaaaaandy !!!!

Olga et Sarah sautillaient à ses talons en émettant des cris stridents. Candance laissa échapper un rire. Elles avaient réussi à acaparer l’attention de tout l’hôpital.

- Mais qu’est-ce que vous êtes venues faire ?

- Naturellement nous sommes venues te prendre !

Candance croisa les bras sur sa poitrine.

- Mais non ! Ne pas me dire que tu as oublier que les soldes commencent aujourd’hui !

Candance ria de nouveau. Olga et Sarah s'échangèrent un regard entendu.

- Dis Candy, tu viens trois fois par semaine faire de bénévolat... Tu croyais vraiment que tes amies n’auraient pas découvert ta double vie ? Tu n'es pas pas du tout Superman qui a juste à porter des lunettes pour ne pas se faire reconnaître par Loïs !

Candance sourira.

- Mhhh... alors mes amiesne veulent pas que je sois en harmonie avec…

Olga traîna Candance pour un bras.

- Oui ne t’insuiètes pas, on ne dira rien, mais maintenant viens ou nous trouverons les magasins fermés !

En riant les filles se dirigèrent vers la sortie. Elles croisèrent un couple d’adolescents qui bavardaient. Ils semblaient heureux. Elle avait de longs cheveux noirs dénoués sur les épaules et se laissait guider par le garçon. Maintenant il la prenait par la taille et elle le laissait faire en souriant.

- Ahh l’amour !!!

Sarah et Olga ricanèrent, mais Candance n’avait aucune envie de rire.

Karl Heinz Schneider, le légende vivante du football allemand, bavardait tranquilement avec une gamine orientale. L'impassible Keiser riait et lançait à cet fille insignifiante des regards que Candance avaient vu dans ses yeux seulement sur les terrains de foot

- Alors Candance ! Tu veux accélérer le pas ? !

Les amies la prirent par le bras en l'éloignant de cette scène, pourtant le rire de Karl continuait à aimanter son attention.

Quel mal y avait-il ? Karl était avec une fille... et alors ? Il était toujours entouré de filles ! Du reste elle ne davait pas s’étonner... Alors pourquoi ce malaise ?

Elle comprit. Depuis qu’elle l’avait vu, il aait toujours eu des expressions forcées sur son attitude, son regard. C’est vrai qu’elle ‘lavait vu avec d’autres filles... mais jamais elle ne l’vaait vu rire avec elles. Maintenant, pour la première fois qu’elle avait l'occasion de voir son vrai sourire, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que ce n’était pas elle qui était à la source de cette lumière.

* * *

Genzô regardait la vie glisser sous la fenêtre de l'hôpital. Un groupe d'enfants jouait avec une balle colorée, peut-être un cadeau de leurs parents. Il se rappella du jour où son père lui avait offert son premier ballon de football, un ballon de cuir qui venait d’arriver d'Italie. Au Japon le football était un sport presque méconnu et son père avait passé l’après-midi entier à lui expliquer les règles, à jouer avec lui.

Les cris de l'infirmière Rauer le sortirent de ses pensées, elle cherchait inutilement de disperser les enfants et de leur soustraire la balle. Ils dérangeaient le calme des patients, ou y contribuaient.

Un rire attira son regard dans une direction précise.

Sanae était appuyées à un tronc d’arbre, la poitrine ébranlée d'un rire irrésistible. Face à elle, les mains dans les poches et un sourire nouveau dans les yeux se tenait Karl Heinz Schneider. Instinctivement Genzô descendit un peu les stores, mais même dans la pénombre de la chambre il voyait ces sourires heureux.

Il croyait que sa rivalité avec Schneider était finie depuis longtemps, mais peut-être venait-elle à peine de commencer…

* * *

- Excusez-moi.

Ses amies la regardèrent, perplexes.

Candance recula de quelques pas avant de courir en direction de l'hôpital.

-Candy attend !

- Je dois contrôler une chose !

Qui était cette fille ? Pourquoi Karl semblait-il si à l’aise avec elle ? Peut-être que c’était... non ! Elle ne pouvait pas supporter qu’il ne s’intéresse à aucune fille en particulier, qu’elle ne l’intéressait pas... mais elle n'aurait jamais permis qu’il tombe amoureux d'une autre... en plus, une autre aussi insignifiante !

* * *

- Je t'attendais dans la salle de fusiothérapie...

Genzô continua à regarder les arbres qui les entourés.

- Je sais que je suis en retard, mais...

- Tu avais de mieux à faire que t'occuper de ton patient aujourd'hui. Je te comprends. Et dis moi comment est-il le grand Karl Heinz Schneider ?

Sanae sursauta. C’est vrai que Genzô devait connaître Karl depuis longtemps, ils avaient joué ensemble avant l'incident.

- Voilà je... il...

Genzô sentit une rage irrésistible s'emparer de ses mots.

- Sais-tu ce que dis ? Je m’en fout pas mal ! Mais oui tu as raison de sauter dans le chariot du victorieux ! Elles feraient tous non ? Pourquoi perdre ton temps à jouer avec quelqu’un comme moi, je ne suis personne, tandis que Karl est au sommet de sa carrière. Tu fais bien oui... tu fais bien. Au contraire sais-tu ce que je te dis ? Je te facilite la vie, je m'en vais de cet hôpital, je m'en vais de ta vie !

Genzô se leva pour s’en aller, en tournant les épaules à la fille.

Sanae sentit son pas s’éloigner.

- Attend... attend je t’en prie ! C’est mon cousin... Karl est mon cousin !

Genzô se bloqua. Il avait entendu, mais il ne réussissait pas à donner à un sens à ces mots.

Sanae reprit courage.

- Je l’ai découvert, en écoutant une conversation de ma... mère Mais elle ne veut pas que je le rencontre, que je parle avec lui. C’est pour ça que…

- Comme est-ce possible ?

Sanae s'approcha de Genzô.

- Mon père était allemand, sa soeur a épousé un Schneider et ainsi... je croyais que rencontrer Karl  m'aurait rappeller quelque chos.

- Et alors ?

Sanae abaissa son regard.

- Karl ne sait pas beaucoup de chose de ma vie à Japon et écouter l'histoire de mon père... a été comme un livre ou entendre parler de quelqu'un qe je n’ai jamais connu et c’est comme ça... c’est difficile à accepter.

- Excuse moi si je t’ai attaquée... c’est que je me suis senti trahi, voilà !

Sanae le regarda sans comprendre. Genzô s'aperçut qu’il avait dit plus de choses qu’il n’aurait voulu, mais maintenant c’était trop tard pour retourner en arrière.

Il respira profondément avant de parler de nouveau.

- Tu t’en ai... rappellé ?

Il vit la fille acquiescer en souriant. Elle semvlait si heureuse,si sereine face à lui... et alors pourquoi sentait-il son coeur éclatait dans sa poitrine ?

- Lorsque je t'ai vu avec Karl... si heureuse... j’ai cru que tu n'avais plus besoin que moi, que tu avais trouvé quelqu'un de plus de de fort sur laquelle t'appuyer....

Et par contre je continue à avoir besoin de toi pour être heureux. Genzô ferma les yeux. Pourquoi n’arrivait-il pas à finir sa phrase ?

Sanae prit les mains du garçon dans les siennes, comme une prière, écoutant le souffle du vent dans les feuilles d’automne.

- Tu es ma force.

Genzô souria en resserant les doigts de la fille.

- Et tu es la mienne.

Candance Cameron ne pouvait pas entendre les mots que s'échangeaient les deux adolescents, mais elle n'avait pas besoin de beaucoup d'indices pour comprendre ce qui se passait. À ses yeux cette scène était trop claire, ainsi comme ce faisait-il que cette fille fasse un double jeu et que Karl ne sache pas qu’il n’était pas l’unique garçon dans son coeur.

Quelle petite vipère... peut-être que tu peux embobiner ces deux avec tes regards naïfs, mais avec moi ça ne marche pas. Je te jure que tu regretteras te t’être prise au jeu de Karl...

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