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Auteur: Kari
Julian se réveilla
très tôt ce matin là. Le soleil ne s’était pas encore levé et son réveil
indiquait quatre heures. Il enfila sa robe de chambre en velour noir, ses
chaussons et alla ouvrir les volets. L’obscurité était pâle et il arrivait
sans peine à distinguer toutes les formes au-dehors. Il s’appuya contre la
balustrade de la terrasse puis ressera son vêtement contre son cœur. Il devait
toujours faire attention. Il était habitué à présent mais, c’est vrai,
cette foutue maladie lui avait causée beaucoup d’ennuis. Du deuxième étage
de son immense maison, blanchie à la chaux, il dominait tout Nankatsu. Il se
sentait un peu comme un prince qui regarde son royaume. Pourtant, la seule chose
qu’il n’ait jamais considérée comme son royaume, c’était le terrain de
football. Ce terrain aimé, désiré, interdit. Il avait reçu une quantité de
surnoms, mais celui qui était rester résumait parfaitement sa façon de jouer :
le prince des pelouses. Sur le terrain, malgré sa maladie, il était gracieux,
ingénieux, intelligent et fair-play. Il aurait très bien pu égaler ou dépasser
Olivier. Mais cette maladie du cœur l’en avait empêché. C’était sa
destinée, peut-être était-ce pour laisser Olivier devenir l’icône du
football Japonais que Dieu lui avait infligé cet handicap. Il avait abordé la
question de nombreuses fois dans sa vie, cela l’avait parfois empêché de
dormir, cela l’avait parfois fait pleurer, et il en était arrivé à une
unique conclusion : il n’y pouvait rien. C’est dans cet optique là
qu’il abordait à présent la vie. Vivre au jour le jour, profiter du moment
présent. Cela était parfois difficile mais il essayait de surmonter les
épreuves. A force de penser, le soleil pointait à l’horizon :
l’aurore. La lueur rose, faible au début devint plus forte, plus foncée
jusqu’à laisser apparaître l’astre doré, illuminé. Julian souria, une
nouvelle journée s’offrait à lui.
-Julian chéri !
Où allez-vous? demanda sa mère, toujours inquiète.
-Calmez vous petite
maman, la rassura Julian en l’embrassant sur la tempe, je vais me promener,
voir des amis et peut-être aller au cinéma.
-D’accord, je
tiens juste à vous dire que votre père et moi-même nous ne serons pas là de
la journée, nous sommes conviés à une conférence dans le nord, vers Hokkaido
et nous rentrerons soit ce soir, soit demain. Voulez-vous venir avec nous ?
-Non, cela ne sera
pas nécessaire, je préfère rester à la maison.
-Comme vous voudrez
mon chéri, bonne journée !
-A vous aussi mère !
Il sortit de la
maison et regarda un instant sa porshe rouge. Il secoua la tête et opta pour
une marche à pied jusqu’au centre ville. Le temps s’annonçait radieux. Il
faisait chaud, mais pas trop et le vent rafraîchissait agréablement. Il sortit
d’une des poches de son blouson un portable aux reflets métalisés et composa
le numéro de Sanada, un de ses amis et coéquipier de l’ancienne Mambo.
-Allô?
-Sanada? C’ est
Julian.
-Julian! Ca va? Tu
es où?
-En route pour le
centre ville,Il consulta sa montre qui indiquait neuf heures.J’y suis
dans moins d’un quart d’heure.
-Parfait, moi,
j’arrive dans cinq minutes, Ichinose et Inoue doivent déjà être au bar, on
verra ce qu’on va faire là-bas.
-Ca marche, à tout
à l’heure, dit Julian avant de raccrocher.
Yayoi déambulait
dans les rues de Tokyo, faisant du lèche-vitrine. A dix-huit ans la petite
fille avait bien grandit et était devenue une très jolie jeune femme. Ses
cheveux longs, lui arrivant aux reins étaient coupés en dégradés jusqu’aux
épaules, encadrant un visage ovale où deux grands yeux verts invitaient à la
connaître. De taille moyenne, elle était pourtant bien proportionnée et
arborait ce jour-ci une mini-jupe bordeaux et un haut noir à manche longues.
Elle rajusta sons sac, en bandoulière, sur son épaule et entra dans un bar
pour se désaltérer. Elle reconnut Ichinose et Inoe, de la Mambo et regarda aux
alentours si Julian n’était pas là. Ils avaient eu une légère embrouille
suite à laquelle il s’était fâché contre elle. Une histoire bête, si bête
qu’elle ne se souvenait même plus la cause. Elle se dirigea vers les deux garçons.
-Salut les garçons,
ça va ? Je peux m’installer avec vous ?
-Oh Yayoi !
Bien sûr, vas-y !
-Dis donc, t’es
drôlement jolie aujourd’hui !siffla Inoe.
-Aujourd’hui
seulement? s’offusqua-t-elle faussement, une légère moue sur le visage.
-Mais non, toujours
Yayoi ! Bien sûr !
Ils rièrent de bon
cœur et la jeune fille commanda un coca-les garçons avaient déjà commencer
leurs boissons-.
-Alors, qu’est-ce
que vous faite de beau aujourd’hui? voulut-elle savoir.
-On ne sait pas
encore, on attend Sanada et Julian.
Yayoi toussota et
se tapa sur la poitrine pour dégager une gorgée qui s’était coincée dans
son oeusophage suite à l’énonciation du prénom qu’elle évitait
soigneusement depuis quelques jours.
-Ju, julian ?
prononça-t-elle tout de même avec difficulté, il vient ? Ici ?
-Oui, qu’est-ce
qui s’est passé entre vous ? Avant vous ne passiez pas une journée sans
vous voir et maintenant vous ne vous voyez plus !
-Je ne sais même
plus pourquoi, avoua Yayoi, il me manque mais je pense qu’il est encore fâché
contre moi ! Il n’a pas répondu aux messages que je lui ai écrit !
-Julian ?
Encore fâché contre toi ? Tu rigoles ! Il ne nous parle que de toi,
il n’est pas rancunier tu sais ! Il se demande ce que tu as car tu ne lui
a pas laisser ton nouveau numéro de portable pour qu’il t’appelle !
-Et mes messages ?
-Ca, je n’en sais
rien, c’est pas son genre de ne pas répondre à sa chérie !
Yayoi rougissât,
ce qualificatif lui faisait plaisir et l’embarrassait en même temps.
-Bon, je vais
passer chez lui demain, on verra bien !
-Mais…tu ne
restes pas ? Il va arriver pourtant ! s’étonna Ichinose.
-Je, j’ai
d’autres choses à faire ! mentit-elle.
Sur ce, elle leur
lança un aurevoir et sortit du bar, sa canette à la main. Elle se cogna alors
contre un garçon et renversa la moitié de la boisson sur elle :
-Vous ne pourriez
pas faire attention! dit-elle avec humeur.
Elle leva les yeux
pour sermonner de nouveau celui qui l’avait percuté mais s’arrêta immédiatement :
-Julian !
-Yayoi !
-Oh ! Je suis désolée! Tu sais, pour l’autre
fois ! Mais je te t’envoyais des messages et, et…
-Attends, la
coupa-t-il.
Il se retourna pour
s’adresser à Sanada qui était avec lui :
-Rejoins les autres
je viendrai dès que possible !
-D’accord, je
vous laisse !
Une fois parti,
Julian se retourna vers Yayoi et la serra dans ses bras :
-Ma Yayoi! C’est
moi qui suis désolé! Je me suis emporté la dernière fois! J’ai essayé de
te joindre mais tu ne répondais pas !
-J’avais changé
de portable…Et toi, pourquoi est-ce que tu ne répondais pas à mes sms ?
-Mais, je n’en ai
jamais reçu !
-Pourtant, j’ai
du t’en envoyer une vingtaine !
Ils se regardaient,
étonnés et heureux et s’enlaçaient à chaque fin de phrase, finalement,
Julian proposa :
-Mes parents sont
absents, tu viens chez moi, on pourrait se faire quelque chose !
-Et quoi ?
demanda-t-elle, enjôleuse en lui caressant les lèvres avec son index.
Il embrassa le
doigt et le prit dans ses mains :
-C’est une
surprise.
Julian avait
toujours été seul à l’époque, il n’avait pas vraiment d’ami à qui se
confier. Quand Yayoi avait fait irruption dans sa vie, ça avait été étrange
et agréable. Elle ne le quittait pas et était toujours aux petits soins avec
lui. Ils avaient fini par se rapprocher et se raconter leurs secrets. Ce n’est
que quelques années plus tard, quand Yayoi lui avait déclaré qu’elle
l’aimait qu’il avait pleinement pris conscience de l’envergure de ce mot.
« Aimer ». Yayoi lui donnait toute sa splendeur. Si, dans le
dictionnaire, il aurait du mettre une définiton à ce verbe, il aurait
simplement marqué, Yayoi.
Julian avait appelé
Sanada et les autres pour leur dire que, finalement l’après-midi était annulé.
Ils avaient étés indulgents. Ils savaient qu’une journée de « retrouvailles »
ferait le plus grand bien au couple.
Dès qu’ils étaient
arrivés dans la maison de Julian, Yayoi n’avait pas perdu une seconde et
avait fougueusement embrasser le garçon. Ils s’étaient retrouvés allongés
sur le livre de Julian, à s’enlacer tendrement et à s’embrasser. Ils ne
cessèrent que quand le ventre de Yayoi gargouilla affreusement.
-J’ai un peu
faim, avoua-t-elle en riant.
-Alors que diriez
vous d’aller manger au restaurant mademoiselle ?
-Avec plaisir !
Il en fut convenu
ainsi. Ils prirent la voiture de Julian et ce-dernier emmena sa bien-aimée dans
un des restaurants français les plus chics de Tokyo. Il y avait musique,
chandelles, tout pour plaire. Enchantée, Yayoi joigna ses mains et s’exclama :
-C’est magnifique !
On se croirait à Paris !
Julian leva un
verre rempli de Bordeaux.
-A nous !
-A nous !souria
Yayoi.
Et ils buvèrent.
Le visage de la jeune fille vira au verre et elle empoigna un verre d’eau
qu’elle vida entièrement.
-Qu’est-ce
qu’il y a ? s’étonna Julian.
-C’est quoi ce
truc ?demanda Yayoi, dégoûtée en désignant son verre de vin.
-Mais c’est du
vin, du Bordeaux typiquement Français !
-Et bien, les français
ils sont bien romantiques, mais le vin, c’est à éliminer !
Julian ria avant de
prendre la main de la jeune femme.
Il l’observa,
comme ébloui par son image. Yayoi, il l’aimait à la folie. Il n’arrivait
pas à imaginer une seule seconde sa vie sans elle.
-J’ai quelque
chose sur le visage ?s’affola-t-elle en sortant son miroir de poche.
Il l’arrêta pour
l’embrasser doucement.
-Je t’aime Yayoi.
-Moi aussi Julian,
je t’aime très fort.
Après avoir dégusté
des crêpes, ils partirent chez le jeune homme.
Pour Yayoi, Julian,
c’était son amoureux secret. Quand elle l’avait recontré, à dix ans à
peine, elle avait eu le coup de foudre. Olivier, elle avait réalisé que c’était
de l’admiration qu’elle éprouvait pour lui. Mais avec Julian…c’était
magnifique, une véritable complicité, un bonheur total au moindre sourire, au
moindre rire. C’était son Julian. Elle était sûre à cet instant, et cela
s’était confirmé au fil du temps, qu’il était SON âme sœur.
Quand ils pénétrèrent
dans la demeure de Julian, la nuit était déjà tombée. Il la conduisit
immédiatement dans sa chambre et sortit deux bougies blanches, qu’il alluma.
Le romantisme devait être une de ses qualités, pensa Yayoi.
Il la prit dans ses
bras et l’embrassa dans le cou. Son eau de toilette lui allait parfaitement,
elle était fruitée, douce…Elle l’ensorcelait complètement. Il s’arrêta
et la regarda, comme s’il n’osait pas croire à la chance qu’il avait de
l’avoir. Elle lui souria et se peletona contre lui.
Ils restèrent
longuement ainsi. Juste serrés l’un contre l’autre, observant la douce
lueur des bougies, créant une atmosphère pleine d’ombres magiques.
Le lendemain quand
ils se réveillèrent, ils étaient toujours ensemble. Juste entrelacés.
Cependant, ce fut ce moment là que la mère de Julian avait choisit pour
rentrer. Elle frappa trois fois à la porte de son fils, comme elle en avait
l’habitude et passa sa tête en travers de la porte avec un doux « Bonjour
mon chou ». Cette phrase resta en suspens quand elle vit son unique enfant
adoré dans les bras de cette fille qu’elle essayait à tout prix de lui faire
éviter. Les deux amoureux, eux aussi restèrent immobiles, gênés et surpris.
Une minute, peut-être deux passa mais les trois personnes ne semblaient pas se
rendre compte du temps qui s’écoulait, et cela leur parut une éternité.
Julian prit la
parole :
-Mère, vous
connaissez Yayoi…Elle a dormi ici, mais nous n’avons rien fait, je vous le
promet.
-…
-Mère ?répéta
Julian.
-…
-Bonjour madame,
tenta Yayoi.
Mais la voix de la
jeune femme déclencha une fureur incompréhensible chez la mère :
-Sale petite garce !
Sors d’ici immédiatement ! De quelle famille es-tu ! Par quel nom
oses-tu pénétrer chez nous, chez les Ross ! Et, qui plus est dans la
chambre de mon fils ! J’ai honte ! Tu n’es pas une fréquentation convenable
pour les gens de la bonne société ! Je ne te permettrai pas de gâcher la
vie de mon fils ! Tu as entendu ! Bouge toi au lieu de rester béate
sur place ! Prends tes affaires et va-t-en ! Hors de ma vue ! Je
ne veux plus jamais te revoir ici !
Yayoi était trop
abasourdie pour faire un geste alors Mme Ross s’approcha et avant que personne
ne put calculer son geste, elle gifla la jeune fille si fort que le bruit de la
claque sembla se répercuter dans tout la pièce.
La joue en feu,
Yayoi sentit des larmes lui monter aux yeux.
Elle
attrapa ses affaires et voulut partir mais Julian la retint par, le bras et la
serra doucement contre elle lui chuchotant des mots doux et réconfortants.
Puis, s’adressant à sa mère, il rugissa :
-Mère !
J’ai honte de votre conduite ! Yayoi est la meilleure chose qui ne me
sois jamais arriver dans toute ma vie ! C’est grâce à elle, à sa présence
que j’ai surmonter ma maladie ! Et je l’aime ! Comme personne ne
peut aimer ! Comprenez-vous ? Votre façon de lui parler m’offusque
et me place ! J’ai vraiment très honte !
-Mais…Julian,
tenta la femme.
-Non mère,
demandez lui pardon, elle sera bien bonne si elle accepte vos excuses.
Le regard dur de
son fils sur elle força la mère à s’excuser, faiblement. Elle sortit
ensuite de la pèce à petits pas pressés, ravalant sa fierté et sa haine
envers la jeune fille.
Yayoi éclata alors
en sanglots tandis que Julian la berçait doucement caressant sa joue rouge.
-Oh ! Julian !Si, si j’avais su que, que ta mère
me détestait autant !hoqueta-t-elle entre ses pleurs, je ne serai pas
venue passer la nuit chez toi, oh non !
Le jeune homme prit
son visage entre ses mains et lui souffla, tout contre ses lèvres :
-Ecoute moi bien
Yayoi, je t’aime, je t’aime énormément, et l’avis de ma mère n’y
changeras rien. Elle peut même me retirer tout le luxe dans lequel je vis, que
je n’abandonnerait pas mon amour pour toi ! Il n’a pas de prix !
L’incident s’était
passé il y a à présent une semaine. Mme Ross avait avoué à Julian que,
quand elle le pouvait elle interceptait les lettres et les messages de Yayoi.
Elle était en quelques sorte jalouse de l’emprise qu’elle avait sur le cœur
de son cher et tendre fils. Un jour, Julian rendit visite à Yayoi, la nuit,
quand elle lui avait appris que ses parents seraient absents. Pour la première
fois, ils s’aimèrent passionément, au point de faire l’amour ensemble.
Le lendemain, au réveil,
heureux Julian sortit d’une poche de son pantalon un petit coffret en
cachemire bleu. Quand Yayoi l’ouvrit elle découvrit une bague en or, avec au
centre trois petites pierres de rubis où étaient gravé un J et un Y.
Elle sauta au cou
de son fiancé, à présent, et l’embrassa au point de l’étouffer !
Ils convièrent
tous leurs amis pour leurs fiançailles et se marièrent un an après. La haine
de la mère de Julian se transforma peu à peu en admiration pour Yayoi et les
familles s’entendirent parfaitement bien. Enfin, pour leurs carrières, Julian
joua au football professionnel jusqu’à l’âge de trente ans, après quoi il
se consacra à la médecine et Yayoi devint une photographe renommée. Le jeune
femme donna naissance, à l’âge de 21 ans à des jumeaux, puis, trois ans
plus tard à une petite fille et, encore un an après à un autre petit garçon.
La famille Ross logea dans la demeure blanche de Julian et vécurent heureux
toute leur vie !
FIN
Et voilà, cette fin est très joyeuse.
J’aimerai bien avoir vos commentaires sur cette première partie ! Ce
n’est qu’après que je me consacrerai…peut-être ? A l’écriture de
la deuxième : « Le grand gardien succombe »
Bye, Kari
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